Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/53

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lons qu’apres l’affaire de Rocquigny, le pays reprit son train de vie habituel.

Lundi matin, Maxime, Jacques et Louis partent à pied, ils portent une vieille bâche, et leur déjeuner dans une mallette de journalier. Ils n’emportent pas de vêtements de rechange, pas d’argent de réserve ; nous sommes convaincus qu’ils seront de retour avant la fin de la semaine. Leur laissez-passer indique qu’ils vont déplanter des betteraves chez leur oncle Mr Dujardin à Haute-Avesnes. Henri part avec la charrette attelée d’un jeune normand de trois ans : Cléry. Le domestique doit aller au-delà du rayon des patrouilles allemandes, remettre la voiture aux jeunes gens et revenir. Ils sont arrivés à destination, mais ne sont pas revenus.

L’ordre du prefet ne fut pas transmis aux communes. Il était impossible de circuler, les patrouilles allemandes sillonnaient sans arrêt la region. Seules trois communes en furent informées