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tration. Le général logé chez nous a dédaigné cette fonction.

Le 18 à midi un officier s’installe chez Léon Sauvage, il devient commandant de Croisilles. Il me fait appeler. C’est un grand fort gaillard, il s’exprime tres correctement en français, il a l’élocution facile. Visiblement il cherche à en imposer, à intimider, à épater.

Monsieur le maire, chaque soir, vous devrez éclairer les coins de rue, mettre une lumière aux fenêtres du coin.

Je réponds que ce n’est guère possible que nous n’avons plus de pétrole, que les soldats ont enlevé nos lanternes. — « Tout cela ne m’intéresse pas, c’est votre affaire. Si vous n’éclairez par les carrefours, la Commune sera frappée d’une amende de vingt mille marcks. » Et alors j’entends ce cliché prononcé avec emphase. « Vous avez voulu la guerre, vous l’avez, de quoi vous plaignez vous. »

Cette phrase me remet en mémoire