Page:Carnet de guerre n°2 d'Alexandre Poutrain.pdf/118

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attelées dans la cour, mais on n’a pas continué à charger les malles.

Je m’arrête chez Charles Demiautte, qui habite en face de la ferme de Peugnet. Il ne m’apprend rien en plus que ce que j’ai constaté moi-même.

Sitot rentré à Croisilles, je me dirige au bout de la rue de Fontaine, je veux monter au haut de la crête du Badoulet, je veuxet de là voir, écouter, que sais-je ! Dans la rue, je croise le commandant, il est préoccupé, soucieux. Jamais je ne l’avais vu dans cette rue.

Le lendemain dans la matinée, je rencontre encore le commandant dans notre rue. Il me dit : « Hier vous attendiez les Français, vous écoutiez s’ils arrivaient. Ils ne sont pas venus. — Oh ! ils viendront bien un jour, dis-je. — Ils ne viendront jamais. »