Page:Carnet de guerre n°2 d'Alexandre Poutrain.pdf/211

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chez Mme  Lancial, rue de Fontaine. Il paraît que cette dame a le même âge que la grand’mère d’Albert.

Après un an passé sous le même toit, il s’est établi quelques contacts d’habitude. Albert confie ses appréhensions à Mme  Lancial. Elle apprend que le père d’Albert verse au trésor public mille marcks chaque mois pour que son fils ne soit pas combattant. Ce sous-officier ajoute : « la guerre dure bien longtemps, mon père pourra-t-il continuer à verser mille marcks par mois. Le jour où il cessera de payer, je serai envoyé au front et placé aux endroits les plus périlleux. »

Les soldats sont de plus en plus découragés. Ils ne touchent plus que la moitié d’un broot chaque jour, alors qu’au début ils recevaient un broot entier. (Le broot pesait à peu pres un kilo. Il était panifié d’un mélange de farine de blé et de seigle. Sa couleur se rapprochait de celle du pain d’-