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qu’un jour étant allé relever des blessés à Miraumont, son camarade et lui rapportaient un officier sur une civière. Ils doivent, durant deux à trois cents mètres, emprunter un chemin creusé dans l’argile assez profondément pour dérober les attelages à la vue des ennemis. À un moment donné, ils sont dans la boue jusqu’au haut des jambes, ils ne peuvent plus avancer avec la civière. Ils la déposent sur un espace où la terre paraît plus raffermie, et partent tous les deux chercher du renfort. Au retour, ils trouvent l’officier et la civière enlisés.

À tous propos, les soldats nous répètent : « Apres la guerre, révolution : Kaiser, président ; officiers, capouts. »

Guillaume reste toujours l’idole des soldats. Ces derniers en veulent terriblement aux officiers sur lesquels ils font retomber impitoyablement toutes les responsabilités.