Page:Carnet de guerre n°2 d'Alexandre Poutrain.pdf/74

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se réunissaient dans la salle de la maison d’Henri Michel. Ils s’y livraient à des orgies inconcevables. Ils faisaient venir de la bière de Munich, et plaçaient, sur un chantier dans la salle, un fût muni d’un robinet. Le commandant Flame était un habitué assidu de ces débauches. Il venait souvent rendre visite à l’officier logé à la maison, dans la chambre sur la cour. Les grand’portes de toutes les fermes étaient toujours ouvertes. La nôtre s’appuyait de chaque côté au mur du tas de grange. Un soir, ce commandant longeait le mur de grange, sa main rencontre la clenche. Il veut ouvrir la porte, il ne se rend pas compte que cette porte appuie contre un mur, durant un quart d’heure il secoue la porte, y donne des coups de pied, crie, injurie. Son ami avait ouvert une fenêtre, nous l’entendions rire aux éclats.