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À la fin d’une matinée, je vois des soldats sortir de l’église. Dès qu’ils sont éloignés, je vais voir ce qu’ils font. Aux pieds des piliers, je vois des instruments : marteaux, burins, villebrequins, mèches. Les allemands percent un trou jusqu’au centre du pilier à une hauteur à leur convenance.

Je vais demander au commandant l’autorisation d’enlever de l’église les objets les plus précieux. — « Pourquoi demandez-vous cela ? — Parce que l’on perce dans l’église des trous pour la faire sauter. — Nous n’allons pas la détruire. — Quand vous quitterez Croisilles pour la tranchée vers Fontaine, vous démolirez notre village. — Monsieur les allemands ne reculent jamais. — Ce n’est cependant pas pour avancer que vous construisez cette tranchée à l’arrière. — Sortez ! »