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comme si la mort ne peut survenir qu’à l’heure et à la place assignées par la Providence, pour chacun de nous.

Les jours sont courts en cette saison. Quand j’arrive Petite rue Rouville, il fait nuit. J’avais constaté que les façades de la boulangerie et des maisons avoisinantes étaient démolies. Elles étaient remplacées par une palissade uniforme. Je me demandais comment j’allais retrouver l’entrée de la boulangerie. Un obus éclate presque au-dessus de moi ; profitant de cette clarté, je cours vers la porte. Quelques minutes plus tard un second obus me facilite l’entrée.

Cet hiver 1917-1918 fut moins rigoureux, moins long que l’hiver précédent. Cependant, il y eut quelques jours de tres forte gelée. Notre petit Joseph eut les pieds gelés. Il a bien souffert. Il en souffre encore parfois.

Le bureau de l’octroi, près de la