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J’ai pu acheter une mesure de foin que j’ai récolté. À la récoltemoisson un cultivateur vendit sur pied quelques mesures de blé, d’avoine ; je les ai achetées. Le grain fut battu à Tiembronne, chez un entrepreneur qui avait une scierie et une batteuse actionnées par la rivière l’Aa. Cléry avec une petite ridelle me faisait ces transports. Je livrais le blé à notre parente Eugénie, car Charles Guilbert faisait, et fait encore le commerce de grains. J’ai déposé chez elle une grande partie de la paille et de l’avoine. En effet on escomptait la fin prochaine de la guerre et le chemin de fer, qui passe à Fauquembergues, facilitera l’expédition de ces denrées vers Arras, quand je serai rentré.

Dans le courant du mois de Juillet, l’Armée française vient faire à Thiembronne une réquisition de chevaux. Quelques instants avant l’heure indiquée, je vais trouver l’officier qui préside cette Commission, je lui expose que je suis un évacué, que j’ai retrouvé chez