Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger l’un après l’autre, et sans se presser, une cinquantaine de plats différents qu’il arrosait de toutes les bouteilles qui se trouvaient à sa portée, et qu’il buvait à même le goulot, ayant trouvé que les verres des lutins étaient d’une capacité dérisoire pour un être humain. Le bruit de cette merveille arriva de proche en proche jusqu’aux rangs les plus éloignés des lutins ; ceux-ci, poussés par la curiosité, laissèrent là leur repas pour aller voir manger le petit Bossu.

Lorsque Thomas eut achevé son repas, l’envie de danser le reprit ; il se releva et s’adressant aux lutins :

— « Eh bien ! leur dit-il, ne dansons-nous plus ? On m’a dit que bien souvent il vous arrivait d’accompagner vos rondes de chansons. Pourquoi ne le ferions-nous pas maintenant, mes amis ?

— Il a raison, Thomas ; il a raison. Chantons et dansons !

— Chantons et dansons ! répétèrent à l’envi les petits êtres en quittant leur festin.

Thomas le Bossu prit la main de deux goblins, et la ronde reprit de plus belle :


Lundi, mardi,
Mercredi, jeudi,