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Vendredi, samedi,
Et c’est fini !


chantaient les petits hommes en dansant et se trémoussant. Thomas écouta fort attentivement et ne tarda pas à retenir et l’air et les paroles de la chanson des lutins. Quand il en fut arrivé à ce point, il la chanta avec ses amis.

— « Mais, diable ! se dit-il tout à coup ; il me semble fort que la semaine des lutins est bien courte. Notre semaine, telle qu’on la compte à Acheux, est bien plus longue. Comptons pour voir : lundi, un ; mardi, deux ; mercredi, trois ; jeudi, quatre ; vendredi, cinq ; samedi, six !… Il leur manque un jour, mais quel est-il ? Ce n’est pas lundi, puisqu’ils disent dans leur chanson :


Lundi, mardi,
Mercredi, jeudi…

— Ce n’est pas mardi, ni mercredi, ni jeudi, ni vendredi, ni samedi !… Ah ! j’y suis enfin : c’est dimanche. Pour des lutins et des goblins, ils ne sont pas bien savants !… Ce serait pitié si un dimanche on leur demandait quel jour on se trouve ! Je veux leur apprendre cela, ils le méritent bien. » Et il chanta :