Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/37

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Des soins lui furent prodigués et quelques mois plus tard il put reprendre son travail à la ferme. Inutile de dire que jamais depuis ce temps il ne s’avisa de se promener la nuit sur la route d’Albert pour se mêler aux rondes des goblins. Il en avait assez de ses deux bosses. On ne le connut plus à Acheux et aux environs que sous le nom de « Pierre Dossu-Bossu[1]. »

Quant à son compagnon, grâce aux présents des lutins, il vécut fort heureux avec la fille du fermier qui s’était prise à l’aimer quand elle l’avait vu débarrassé de sa bosse.

(Conté en 1878, par M. Alfred Haboury, d’Acheux [Somme]).

À propos de ce conte, cf. Les Fées et les Deux Bossus, conte picard que j’ai publié dans Mélusine col. 113 ; les fées enlèvent la bosse du petit garçon qui a bien voulu danser avec elles sans les troubler dans leur chanson ; Les Lutins et le Voisin envieux, dans Tales of Old Japan, by A. B. Mitford (London, 1871), t. I, p. 276 ; dans ce conte, les lutins enlèvent une loupe à un voyageur qui a dansé la nuit avec eux ; Les Présents du petit peuple, n° 182 de la coll. Grimm ; Legendary Fictions of the Irish Celts, London, 1866, p. 100 et p. 104 ; le n° 18 du Rondallayre de Maspons y Labros, 3e série, 1875 ; l’Almanach provençal de 1869, p. 61 ; The Folk-Lore of Rome, by Miss Burk, London 1874,

  1. Dossu-Bossu, qui a deux bosses, l’une au dos, et l’autre sur la poitrine.