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TOPOGRAPHIE DE LA VILLE.

l’enceinte, telle qu’elle fut modifiée vers 1443 par le lieutenant du gouverneur, Henri de Villeblanche, ne s’étendit pas dans la suite. Jusqu’au milieu du XVe siècle elle se développait tout entière sur la rive droite de la Vilaine ; avec Henri de Villeblanche elle franchit la rivière et engloba une portion notable de sa rive gauche. Voici quel était le tracé des fortifications de Rennes au lendemain des guerres de la Ligue. Au nord elles dessinaient une courbe irrégulière entre la porte Mordelaise ou Royale et la porte Saint-Georges ; elles s’ouvraient, de ce côté, par deux autres portes, la porte Saint-Michel et la porte aux Foulons. Toutes ces portes étaient flanquées de tours. Toutes étaient reliées entre elles par des murailles continues. À l’est, la ligne d’enceinte enveloppait l’abbaye de Saint-Georges et suivait presque constamment les canaux dérivés de la Vilaine. La porte Blanche marquait à peu près le coude que formait le plus méridional de ces canaux, au moment où il se repliait vers l’ouest. On a comblé cette dérivation de la Vilaine. Au XVIe siècle elle formait exactement la limite sud de la ville de Rennes, de la porte Blanche à la porte du Champ-Dolent. La porte de Toussaints se trouvait entre ces dernières. Le flanc occidental du mur d’enceinte correspondait enfin à la dernière section du petit bras de la Vilaine et s’étendait sur la rive droite du bras principal, entre le port Saint-Yves et la porte Mordelaise. La porte au Duc donnait accès sur le port. Là se trouvait une des plus vieilles parties des fortifications ; tout près du pré Raoul s’élevaient les tours Furgon et du Chêne[1]. Les murs de Rennes devaient mesurer un périmètre d’environ deux mille huit cents mètres et enceindre soixante-deux hectares[2].

On peut facilement établir avec précision la topographie de la ville de Rennes vers l’an 1600. Les quartiers du centre et du nord-ouest furent en grande partie détruits par l’incendie de 1720,

  1. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fos 20, 21 et 22.
  2. Ogée et Marteville, Histoire de Rennes, t. II, p. 182.