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OFFICIERS.

sur la question de savoir laquelle des deux posséderait le Parlement.

L’inventaire nous apprend enfin que chaque sac portait une étiquette indiquant ce qu’il contenait, et que dans chacun se trouvait en outre un résumé détaillé des « pièces et actes » qu’on pouvait y consulter. Tous ces documents dont la plus grande partie n’existe plus, seraient aujourd’hui d’une valeur inestimable[1].

L’officier à qui la Communauté confiait la garde de ses archives, tout en le chargeant des fonctions de greffier, n’avait encore que trente-six livres de gages en 1599. La Communauté voulut le payer cent livres par an, en considération de ses labeurs qui n’avaient fait que s’accroître depuis la conclusion de la paix, mais les « gens des comptes » maintinrent les gages du greffier au chiffre ancien sans vouloir rien entendre ; on savait cependant que le greffier Macée donnait à son commis trente livres par an[2]. La résistance que la Chambre opposa à la Communauté ne peut s’expliquer que d’une façon. Le greffier tirait un produit spécial de ce qu’on appelait « les écritures extraordinaires » ; les états de ces écritures passaient chaque année sous les yeux de la cour souveraine des finances[3] qui trouvait souvent que les greffiers se faisaient payer trop cher. Une pièce qui n’est postérieure au règne de Henri IV que de quelques années le montre clairement. On y voit le greffier de la Communauté demandant trente sous pour avoir délivré sur parchemin l’acte de réception des « miseurs » et la Chambre des Comptes ne consentant à lui allouer que vingt sous. Quand le greffier demande seize sous pour l’acte de réception d’un contrôleur, la cour souveraine de Nantes ne fait pas d’opposition ; mais s’il en réclame trente pour deux copies de l’inventaire des meubles de la Maison Commune, elle réduit cette somme d’un tiers ; elle alloue seize sous

  1. Archives de Rennes, 93 (2 juin 1593).
  2. Ibid., 34 (2 novembre 1601) ; Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 49.
  3. Ibid., (6 mai 1608).