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gens du roi.

cherché à anéantir l’autorité du procureur général en discutant, suivant leur avis particulier, les « réquisitions » qu’ils étaient chargés de soutenir ; il cite un avocat général qui, en 1615, aurait disputé au procureur général la présidence du parquet, sous le prétexte qu’il était plus ancien que lui dans sa charge[1]. L’ordre de réception déterminant le rang des présidents et des conseillers, pourquoi ne l’eût-on pas invoqué pour fixer celui des gens du Roi ? En Bretagne, la question des « origines » donnait plus de violence aux rivalités qui éclataient dans le parquet. En prenant parti dans les querelles qui divisaient la Cour de Rennes, les gens du Roi paraissent, au début du xviie siècle, s’être mis en désaccord avec le principe même de leur institution. Ils auraient dû se montrer fort unis entre eux, car ils représentaient au même titre le pouvoir et les intérêts du prince, les intérêts du public ; ils étaient même qualifiés pour représenter la Cour dans une foule de circonstances. Ils avaient leur « parquet » établi dans le palais ; ils y délibéraient sur toutes les affaires où ils devaient intervenir[2].

Outre le procureur général et les avocats généraux, le parquet comprenait des substituts du procureur général que désignaient eux-mêmes les gens du Roi. Le 1er octobre 1554, le procureur général présente son frère à la Cour et le fait recevoir comme son substitut[3] Le 15 novembre 1611, René Le Febvre, avocat et neveu du procureur général, devient aussi substitut sur la requête de son oncle[4] ; le

  1. De la Cuisine, t. Ier, p. 110 et 111.
  2. Registres secrets : 13 février 1587. Cf. La Roche-Flavin, p. 37.
  3. Ibid., 1er octobre 1554.
  4. Ibid., 15 novembre 1611.