Quand la Cour de Rennes cessa de siéger dans le couvent des cordeliers, elle n’en conserva pas moins comme chapelains les religieux qui l’avaient logée pendant un siècle[1].
Les registres du conseil fournissent de précieux renseignements sur les rangs que tenaient, aux « ouvertures de séances », les magistrats et les grands personnages étrangers à la Cour. Les premières places appartenaient aux « présidents à mortier » rangés suivant l’ordre de leur réception[2]. Il n’y a point d’exemples, à l’époque de Henri IV, d’une « ouverture de séance » où qui que ce soit ait pris le pas sur eux. Le chancelier de France aurait seul pu le faire parce que, dans les Parlements, il représentait le Roi lui-même[3]. Tout lieutenant général et tout maître des requêtes assistant aux « ouvertures de séances » venait donc après les « présidents à mortier »[4]. Peut-être les évêques se plaçaient-ils, à la messe du Saint-Esprit, immédiatement après le premier président ; c’est ce qu’affirme La Roche-Flavin[5] ; mais, à coup sûr, il n’en était pas ainsi en dehors de cette cérémonie religieuse. Les évêques de Rennes et de Nantes siégeaient de droit dans le Parlement, mais ils y siégeaient comme conseillers et n’avaient point de prérogatives particulières à y faire valoir contre les présidents[6]. Leurs noms sont parfois inscrits dans les registres secrets
- ↑ Archives d’Ille-et-Vilaine, H. 26, Cordeliers de Rennes : 21 janvier 1555.
- ↑ Registres secrets : passim. Voy. ci-dessus le chapitre des présidents.
- ↑ Registres secrets : 14 mai 1598.
- ↑ Ibid., 1er février 1593 : il s’agit ici du duc de Montpensier, lieutenant général ; 1er février 1601 : il s’agit du comte de Brissac ; 1er février 1594, 2 août 1603 et 3 février 1604 : il s’agit de divers maîtres des requêtes.
- ↑ La Roche-Flavin, p. 319 et 320.
- ↑ Voy. ci-dessus le chapitre des conseillers.