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OUVERTURES DES SÉANCES.

rédigés dans chaque « mercuriale ». Ces rapports et ces extraits prenaient eux-mêmes le nom plus général de « mercuriales ». Les uns étaient dressés par des présidents et des conseillers délégués par les chambres pour former l’assemblée de « mercuriale », les autres par des conseillers que la Cour commettait pour extraire des précédentes « mercuriales » ce qu’il était nécessaire de lire aux « ouvertures de séances » et « pour en rayer le surplus[1] ».

On peut regretter qu’il ne subsiste point de recueils de « mercuriales » ayant trait aux premiers temps du Parlement de Bretagne. Il est facile toutefois de deviner quelles questions y étaient traitées. Les « mercuriales » avaient pour objet de prévenir toute contravention aux ordonnances et « style du palais », d’imposer une certaine discipline à tous les officiers, et de surveiller leur moralité[2]. Les registres secrets contiennent nombre d’arrêts rendus dans ce but. On peut donc, d’après eux, se faire une idée assez complète des matières dont les « mercuriales » devaient traiter. Quand un officier désobéissait au Roi, à la Cour, ou aux présidents, il encourait les remontrances des « mercuriales » ; il s’y exposait encore quand il négligeait de venir au palais remplir ses fonctions, quand il se rendait coupable d’actions contraires à l’honneur ou à la dignité de la Cour. Aussi la lecture des « mercuriales » était-elle, à « l’ouverture » d’une « séance », le complément nécessaire de la lecture des ordonnances ; elle dut devenir, à la longue, une simple formalité : elle fournit matière à des harangues d’apparat comme celles que prononçait le président Carpentier devant

  1. Registres secrets : 4 août 1567.
  2. La Roche-Flavin, p. 642.