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PROLONGATION DES SÉANCES.

substitut[1] de faire vérifier les « lettres royaux » qu’ils ont pu obtenir sur la prolongation des « séances », sans promettre aucune augmentation de gages pour les officiers de la Cour ; quatre jours plus tard, ils devaient, en outre, aller jusqu’à demander au Roi qu’il n’y eût point d’intervalle entre les « séances[2] ». Il est vrai qu’ils réclamaient en même temps la suppression d’un certain nombre d’offices de présidents et de conseillers, parlaient de revenir à u l’ancien nombre » des officiers de la Cour, de façon sans doute à faire des économies de ce coté et à assurer l’augmentation de gages que rendait nécessaire la prolongation des « séances ». On pourrait s’enhardir jusqu’à supposer qu’il n’y avait peut-être désaccord entre les États et beaucoup de membres du Parlement qu’en apparence, la Cour non moins que les Etats ayant toujours été opposée à la multiplication des officiers[3].

Les registres secrets nous montrent que tous les ans, de 1590 à 1600, le Parlement prolonge ses « séances » de façon à devenir presque permanent[4] ; en même temps, il supplie le Roi de lui accorder des gages spéciaux pour ce service exceptionnel[5]. D’ailleurs, à cette époque, les officiers de la Cour étaient partagés en deux camps ; les uns formaient, à Nantes, un Parlement ligueur ; les autres, siégeant à Rennes, tenaient pour Henri IV. Ces derniers, qui

  1. Il s’agit du substitut du procureur général syndic des États de Bretagne.
  2. Archives d’Ille-et-Vilaine, C. 2705, fo 516 : 27 décembre 1590.
  3. Ibid., C. 2643, fo 107.
  4. Registres secrets : 22 avril 1591 ; 27 avril 1592; 13 octobre 1592 - 24 avril ; 20 juillet et 10 octobre 1593 ; 20 avril 1594 ; 16 novembre 1595 ; 22 avril, 22 août et 27 septembre 1596 ; 24 avril et 13 novembre 1597 ; 6 février 1599.
  5. Ibid., 27 avril 1592.