Page:Cartier - Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada.djvu/81

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avoient de coustume, mais nous fuyoient comme si les eussions voulu tuer. Lors apperceusmes leur mauvaistié, Et parce qu’ilz furent advertiz que ceulx de Sicadin alloient et venoient entour nous, et que leur avions habandonné le fond du navire que laissions pour avoir les viel cloud, vindrent dudict Stadaconé le tiers jour ensuyvant de l’autre bort de la riviere, et passerent la plus grand partie d’eulx en petis basteaulx sans difficulté : mais ledict Donnacona n’y voulut passer. Et furent Taignoagny et Dom Agaya plus d’une heure à parlementer ensemble, avant que vouloir passer. En fin ilz passerent et vindrent parler audict cappitaine, et pria ledict Taignoagny ledict cappitaine vouloir prendre et emmener ledict homme en France. Ce que reffusa ledict cappitaine : disant que le Roy son maistre luy avoit deffendu de non emmener homme ni femme en France : mais bien deux ou trois petis enfans pour apprendre le langaige, mais que voluntiers l’emmeneroit en terre neufve, et qu’il le mettroit en une ysle. Ces parolles disoit ledict cappitaine pour les asseurer, et acelle fin d’amener ledict seigneur Donnacona, lequel estoit demeuré dela l’eaue desquelles parolles fut fort joyeulx ledict Taignoagny, esperant ne retourner jamais en