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introduction

supérieur, le don d’assimilation, — c’est une conséquence nécessaire de sa nature plus délicate, — et, par suite, ses écrits sont presque toujours le reflet le plus sincère du goût, des traits communs et des tendances littéraires des meilleurs esprits de son époque. C’est précisément ce qui fait que, dans la plupart des révolutions que l’on signale dans la république des lettres, le premier rôle appartient généralement aux femmes.

Il y a un peu plus de vingt ans, M. Ch. de Mazade écrivait dans la Revue des Deux Mondes : « Un des plus curieux et des plus piquants chapitres de l’histoire du monde serait celui qui retracerait dans sa grâce et dans ses métamorphoses la puissance souveraine des femmes. Les hommes ont cru se réserver un domaine privilégié, celui de l’action. En réalité, les femmes ne sont étrangères à rien de ce qui s’agite, ni à la politique, ni aux arts, ni à la littérature ; et dans la vie sociale elles sont reines. Elles règnent et même elles gouvernent. Leur empire commence là où la passion vient se mêler aux affaires humaines, et il finit