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françois Ier et la renaissance

Qui m’eust vu lors, en armes, fière, aller,
Porter la lance et bois faire voler,
Le devoir faire en l’estour furieux,
Piquer, volter le cheval glorieux,
Pour Bradamante ou la haute Marphise,
Sœur de Roger, il m’eust, possible, prise.

Malgré les exploits de l’héroïne, le siège de Perpignan n’eut point de succès, et Louise, qui vraisemblablement attendait les fêtes et les tournois qui auraient suivi la victoire, se vit trompée dans son espoir. Elle déposa alors lance et hoqueton, et s’en revint à Lyon, où elle se livra de plus en plus à son goût pour les lettres. Ce fut au retour de cette expédition qu’elle perdit, — dit-on, — le jeune chevalier dont elle était éprise, et qui devint l’objet de ses vers. Facilement consolée de cette perte, elle épousa Ennemond Perrin, riche marchand cordier de Lyon, d’où lui vint son surnom de Belle Cordière.

Ses contemporains la décrivent en effet comme douée d’une beauté séduisante. Les poètes célèbrent à l’envi son front de cristal, les roses épanouies de son teint, ses cheveux d’or qu’ils comparaient aux eaux du Pactole, sa belle main et ses petits pieds.