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les femmes écrivains de la france

plaisir, ou d’aymer, ou d’estre aymé ? Je laisse ces mysanthropes et taupes cachées sous terre, et enseveliz de leurs bizarries, lesquels auront par moi tout loisir de n’estre point aymez, puisqu’il ne leur chaut d’aymer… Et néanmoins il vaut mieus en dire un mot, à fin de connoître combien est mal plaisante et misérable la vie de ceus qui se sont exemptez d’amour : ils disent que ce sont des gens mornes, sans esprit, qui n’ont grâce aucune à parler, une voix rude, un aller pensif, un visage de mauvaise rencontre, un œil baissé, craintifs, avares, impitoyables, ignorans, et n’estimans personne : lous garous… »

« Mais celui qui désire plaire incessamment pense à son fait : mire et remire la chose aymée : suit les vertus qu’il voit lui estre agréables, et s’adonne aux complexions contraires à soy-même, comme celuy qui porte le bouquet en main donne certain jugement de quelle fleur vient l’odeur et senteur qui plus luy est agréable… »

« Et que dirons-nous des femmes, l’habit desquelles et l’ornement de corps dont elles