Page:Carton de Wiart - Mes vacances au Congo, 1923.djvu/131

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vent de donner une figure active et prospère à cette station justement baptisée du nom de l’homme clairvoyant et énergique — qui voulut le C. F. C. et qui parvint à le mener à bonne fin.

Passé Thysville, une visite à Tumba, intéressant centre de mission desservi sous l’intelligente direction de Mgr Henz, un Ardennais de Bastogne, par les Pères Rédemptoristes, qu’on appelle là-bas les « aumôniers de la ligne ». Une autre visite à Lukala : des ingénieurs achèvent d’y monter les presses et les concasseurs d’une grande fabrique de ciment. Puis le petit train se fait de plus en plus audacieux, réduisant au minimum le rayon de ses courbes, exagérant au maximum la déclivité de ses rampes, tantôt escaladant un plateau farouche, et tantôt dévalant dans des creux profonds, où de gigantesques baobabs grimacent à son passage.

Installés sur des sièges de fortune et adossés à la locomotive-Garrate, nous voyons se développer devant nous, à la descente du col de Palabala, tout ce panorama déjà classique, où l’ancienne route des caravanes, le Pic Cambier et Vivi, la première capitale congolaise, jouent respectivement leur rôle. Nous retrouvons enfin le fleuve plus encaissé et plus sévère et, cette fois, c’est le Bas-Congo, que tant d’images et de récits nous ont rendu familier.

Dirai-je Matadi, Matadi-la-fournaise, Matadi-la plaque tournante ? En effet, le soleil y tape plus fort qu’ailleurs et la rive est à la fois quai, entrepôt et station. Mais, à mesure qu’on s’éloigne du port, par les rues qui grimpent en zig-zag à flanc du coteau, le site se fait plus clément et les maisons plus souriantes à l’ombre des manguiers. Tout en haut, l’hôpital des blancs semble à