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J. B. LIVERNOIS.

il déclare qu’il flamberait la cervelle au premier qui oserait faire un pas. Il n’avait pas fini de parler qu’une balle vint lui effleurer le crâne et se logea dans la paroi de la muraille. Il eut la présence d’esprit de ne pas tirer ; ses ennemis, frappés de sa contenance ferme et décidée, n’osèrent l’assaillir davantage et se retirèrent sans lui faire aucun mal. À peine se vit-il seul, qu’il se jeta à genoux pour remercier Dieu de l’avoir ainsi miraculeusement délivré. Il vendit sa montre d’or pour payer une pauvre veuve à qui il devait ; et donna les derniers cinq piastres qu’il possédait à une vieille femme qui vint le supplier dans un besoin extrême.

Voilà donc notre malheureux exilé sans un seul sou dans un pays qui ne connaît