Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/203

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core endormis dans leurs chastes corolles, s’épanouissent à tous les zéphyrs, s’ouvrent à toutes les ivresses ?

Oh ! joies de ma blonde enfance ! colombes de mon cœur hors du nid envolées, — ne ferai-je donc plus jamais résonner mes sourires sur vos ailes frémissantes ?

Hélas ! éteints pour jamais, — pour jamais évanouis ces rayons éblouis de mon aurore !



Et vous aussi, chers lecteurs, ne pleurez-vous pas ces joyaux tombés de vos radieuses couronnes, ces premières caresses du bonheur si vagues et si douces qu’on dirait les mystérieux concerts de nos anges gardiens ?

Ah ! pleurons ensemble ; — car nos âmes déchues une fois chassées par les