Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/230

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De chaque côté, les deux rives, inondées d’une pluie de rayons, se déployaient à perte de vue, comme deux immenses banderoles ondoyantes sous un souffle éternel.

La rive sud, que le vapeur côtoyait de près, ressemblait, vue en détail, à une vaste mosaïque étincelante des couleurs les plus variées ; — riche draperie de verdure aux nuances tour à tour sombres et austères parmi les forêts de sapins et d’épinettes qui couronnent le rivage, — ou tendres et veloutées parmi les grandes érablières, — ou d’une teinte plus tendre encore et plus vermeille sur ces champs de blés, qui s’élèvent de la rive en amphithéâtre, étalant en plein soleil ce duvet soyeux et chatoyant dont ils se parent quand juin vient s’ébattre dans les sillons.

Cette mer de verdure est toute constellée de blanches maisons qui s’épa-