Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/24

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Sa taille peu élevée, ses épaules voûtées, sa barbe que les fatigues ont blanchie avant le temps, ses traits pâles et amaigris par les austérités, semblent indiquer qu’il n’est pas fait pour une vie aussi dure. Mais cette frêle enveloppe cache une de ces grandes âmes qui puisent dans l’énergie de leur volonté une force sans cesse renaissante.

Son large front chauve témoigne d’une vaste intelligence, et ses regards, que l’habitude de la méditation tient presque toujours abaissés, sont empreints d’une sorte de naïveté timide et d’une incomparable douceur.

Les derniers vestiges d’un mélancolique sourire errent sans cesse sur ses lèvres.

En un mot, toute sa figure semble entourée de ce nimbe mystique dont la sainteté illumine les âmes prédestinées.