Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/391

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engourdis s’entr’ouvrir ; la corde fatale glisse entre mes mains, elle grince autour de l’arbre et… m’échappe !

Un tressaillement suprême m’éveille de mon évanouissement ; je m’élance et, par bonheur, je viens à bout de la ressaisir.

Mais c’est en vain ; la nature est épuisée ; je lutte quelque temps encore ; mes forces m’abandonnent ; ma tête retombe lourdement sur ma poitrine. Une nouvelle défaillance…

Soudain d’épouvantables hurlements m’arrachent de ma léthargie ; mes cheveux se dressent sur ma tête : — Mon Dieu ! j’ai tué ma mère !…

Un râle d’horreur s’exhale de ma poitrine.

Entre la terre et la voûte des branches le cadavre est là qui se balance au gré du vent.

Le vertige, la stupeur glacent mon sang dans mes veines.