Page:Castagnary - Exposition du boulevard des Capucines - Journal le Siècle, 1874-04-29.djvu/8

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ses, plus délibérément et plus délicatement touchées, que le Berceau et Cache-cache, et j’ajouterai qu’ici l’exécution est en rapport parfait avec l’idée à exprimer.

Ce sont là les notes personnelles à chacun. Les vues communes qui les réunissent en groupe et en font une force collective au sein de notre époque désagrégée, c’est le parti pris de ne pas chercher le rendu, de s’arrêter à un certain aspect général. L’impression une fois saisie et fixée, ils déclarent leur rôle terminé. La qualification de Japonais, qu’on leur a donnée d’abord, n’avait aucun sens. Si l’on tient à les caractériser d’un mot qui les explique, il faudra forger le terme nouveau d'Impressionnistes. Ils sont impressionnistes en ce sens qu’ils rendent non le paysage, mais la sensation produite par le paysage. Le mot même est passé dans leur langue : ce n’est pas paysage, c’est Impression que s’appelle au catalogue le Soleil levant de M. Monet. Par ce côté, ils sortent de la réalité et entrent en plein idéalisme.

Ainsi ce qui les sépare essentiellement de leurs prédécesseurs, c’est une question de plus ou de moins dans le fini. L’objet de l’art ne change pas, le moyen de traduction seul est modifié, d’autres diraient