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appendice

Qui li veïst hurter et ferir et maillier
Et quellir cel avoir et en ce sac boutier,
25Bien desist qu’il avoit talent de gaegnier.
Quant li sas fu toz plains, si commence à hucier.
De la presse issi fors, ne s’i vot atargier.
Ensi ala criant : « Or çà ! al carbonier !
Qui bon carbon vora, si me viegne paier.
30Onques si bon n’en i a, bien le puis aficier. »

Il retrouve son écuyer, change de costume avec lui, prend de l’argent, envoie le reste à Renaud, et se rend au château.

x. bues a acatez qu’il fera escorchier,
.iii. tonniaus de vin fait maintenant cargier
Et le pain des estaus ains n’i vot pas laisier,
Et grues et paons et cisnes et ploviers,
Et anes et mallars, venison et [sanglier],
Tot ce a acaté, comment que il fust chier.

Il charge charrettes et sommiers et va trouver Renaud qui le remercie. On dîne et l’on dort sur les lits que Maugis avait fait préparer.

Aymes et Ogier sont toujours à l’agait où ils ont faim et soif. Ils se plaignent de Charlemagne qui les a mis là pour quatre jours. D’ailleurs ils ne savent rien de Renaud qui est dans un verger sous Montlhéry. Le soleil est levé. Renaud rappelle à son cousin que la course aura lieu demain, qu’ils doivent coucher à Paris ce soir. Maugis teint Bayard en blanc, et ramène Renaud à l’âge de quinze ans. Ils partent après avoir embrassé les trois frères. Ils sont vus et les choses se passent comme dans P, à la seule différence que Maugis dit qu’il est de Normandie, et que lorsqu’Aimes demande à Renaud qui est son père, et que celui-ci répond en « bretol » : Boine hiere, dist il, catera ma caté », le texte dit bien que c’est son père qui l’envoie au diable.

Les barons de Charles rentrent à Paris et vont « ledengier et blasmer le roi ». Puis l’on a quelques vers qui semblent viser la mise à mort de l’espion. Cependant on proclame à Paris le ban du roi : on ne doit héberger personne que l’on ne connaisse, et l’on doit prendre Renaud si on le trouve. Des chevaliers sont mis à toutes les portes. Ils ont « le pont calengié et veé » quand Renaud et Maugis se sont présentés. Ils demandent à Maugis si Renaud doit venir à la course. Il répond qu’il l’a laissé à un arpent de là, qu’ils ont longtemps chevauché et erré avec lui, qu’il est sur son cheval Bayard, qui n’est pas plus blanc que celui qu’il monte ; que Maugis est sur un fort cheval noir tout semblable au sien.

Survient le grant ribaud «estrumelé. » Il reconnaît Bayard que les gloutons ont teint et défiguré.