Page:Catéchisme du curé Meslier.djvu/14

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tant de Dieux qu’il fait voltiger de miettes de cette pâte divine : il arrive delà qu’en jappant, ou en poursuivant les moucherons, le petit chien d’une dévote communie par la même occasion avec sa maîtresse & l’Aumônier de sa maîtresse.

D. Et quels sont les effets de ce Sacrement ?

R. Pour vous répondre encore par un fait, je citerai le bon mot d’un Capucin indigne. Il étoit Aumônier d’une Reine d’Espagne : un Homme de Cour le traitant d’une façon cavaliere, notre Capucin lui dit avec une sainte impudence : Sachez que j’ai tous les jours votre Reine à mes pieds & votre Dieu dans mes mains.

D. En quelles dispositions doit-on recevoir le Dieu-pain ?

R. Il y en a de deux sortes ; les unes regardent l’ame & les autres le corps.

Les premieres sont :

Une foi sotte & la confession de ses péchés à un Pécheur.

Quant aux secondes :

Il faut n’avoir pas mangé auparavant de pain de ménage ; il faut, crainte d’ébranler sa foi, fermer les yeux & avaler son Dieu sans le mâcher. Jacques Clément de pieuse