entourée de saules plantés sur le bord de l’eau Sur l’autre rive, les cales ou débarcadères, les bâtiments industriels ; puis, derrière, «d temple entouré de murailles crénelées, bâti à grands Irais par un mandarin en l’honneur du Génie du feu, sous la protection de qui sont placés les fours et les fourneaux.
Voici la légende de ce Génie : Dans les temps anciens, un empereur de la Chine voulut absolument qu’on lui fil des porcelaines sur un certain modèle dont la réalisation paraissait impossible. Toutes les remontrances ne servirent qu’à exciter de plus en plus son envie. Rien ne devant s’opposer à son désir, il fallait réussir coûte que coûte. Un fabricant, après bien des efforts infructueux, se vit enfin sur la Voie du succès ; mais au dernier moment du coup de feu, le combustible vint à manquer. Il se lança, dans son désespoir, au milieu du fourneau allumé, et, nouvel aliment, il fut à l’instant consumé ; mais la porcelaine qui y cuisait en sortit parfaite au gré de l’empereur. Depuis ce temps, cette victime volontaire de son art fut divinisée et reçut les hommages comme le Génie qui préside aux travaux de la porcelaine. En présence de cet héroïque sacrifice de sa propre personne à la céramique, que devient le pâle dévouement si vanté de Bernard de Palissy, n’entretenant qu’avec son chétif mobilier le feu de son four à émailler ?
2. — Les ouvriers abordent au pied des montagnes. Première prépa ration. On se sert d’une massue de fer pour briser les quartiers de pierre. On amoncèle les morceaux brisés, et par le moyen de leviers qui ont une tMc de pierre armée de fer, on les broie et on les réduit en terre qui se bat bien menue ; on achève, en la pilant, de la réduire en une poudre très-fine et fort déliée.
Dans la relation des ambassadeurs hollandais, il est dit que la terre à porcelaine se trouve entre les roches des montagnes. La ville d’où on la tire est située dans la province de Nan-kin, et ils l’appellent Goesifou, ou, comme quelques-uns disent, Feitiou. Le P. Martin-Martini l’appelle Hoeiehett. Tous ces noms sont évidemment altérés.
3. — La terre blanche est soumise, dans des bassins de décantation, à un premier lavage. On l’emporte dans des paniers, et quand l’eau est égouttée et que la terre est raffermie, elle est massée en tourteaux ou ballons.
4. — La pâte, façonnée en briquettes molles, est empilée dans la cale des bateaux pour être transportée à King lé-tchin, les eaux des montagnes de leur extraction n’étant pas propres â la pétrir.
5. — A l’arrivée à King-ti-tchin, la terre blanc be est soumise, dans