Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/463

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Donc, que ta bouche garde le silence, ou se contente de parler saintement de la vertu et de flétrir le vice. S’il est un vice que tu crois connaître dans le prochain, attribue-le à toi-même en même temps qu’à lui, par une constante et véritable humilité. Et si réellement il se trouve en cette personne, elle s’en corrigera mieux, en se voyant comprise si doucement. Cette aimable réprimande l’amènera à s’en repentir et à te faire l’aveu de ce que tu voulais lui dire. Tu te trouveras ainsi en parfaite sécurité, et lu auras coupé la route au démon, qui ne pourra plus t’induire en erreur ni entraîner la défection de ton âme.

Sache bien, je le veux, que tu ne dois pas te fier à tout ce que tu vois ; tu dois le rejeter par-dessus tes épaules pour ne le point voir. Ce qu’il te faut regarder avec persévérance, c’est toi-même pour te bien connaître, et connaître en toi ma Générosité et ma Bonté.

C’est ce que font ceux qui sont parvenus au dernier état. Ceux-là, t’ai-je dit, retournent toujours dans la vallée de la connaissance d’eux-mêmes, sans préjudice de leur élévation et de leur union avec Moi.

Voilà donc la première des trois règles que je veux que tu observes, pour me servir en vérité.