Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/472

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fondamental que tu devais inculquer à ceux qui viendraient te demander conseil pour sortir des ténèbres du péché mortel et suivre le chemin de la vertu. Enseigne-leur comme principe et fondement l’amour de la vertu par la connaissance d’eux-mêmes et de ma Bonté envers eux, et demande-leur de mortifier et d’anéantir leur propre volonté. pour qu’elle ne se révolte en rien contre Moi. Indique-leur aussi la pénitence, mais comme un moyen, non comme le but principal, ainsi qu’il a été dit. La pénitence ne doit pas, non plus, être égale pour tous, mais se mesurer aux aptitudes, aux forces et à la condition de chacun. Suivant cette règle, les uns useront peu, les autres beaucoup, de ces moyens extérieurs.

Il ne t’est pas permis, ai-je dit, de reprendre le prochain d’une faute en particulier, mais seulement de façon générale, selon la manière que je t’ai indiquée. Je ne voudrais pas cependant que tu croies, que devant une faute extérieure bien caractérisée, tu ne puisses lui en faire la correction entre toi et lui. Tu le peux faire, et même, s’il s’obstine et refuse de s’en amender, il est permis de la faire connaître à deux ou trois personnes. Si cela encore ne suffit pas, tu peux dénoncer le coupable au corps mystique de la sainte Église (Mt 18, 15-17). Ce que j’ai voulu te dire, c’ est que cela ne t’était pas permis, pour toute vision ou sentiment intérieur que tu aurais dans l’esprit. Encore que tu aurais été témoin du fait, il ne faudrait pas te hâter, à moins que tu ne