Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/216

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démontrent, par leur persévérance, par leurs veilles, par leurs humbles et constantes prières, qu’ils m’aiment, Moi, véritablement, et qu’ils ont bien étudié le livre de ma Vérité, puisqu’ils en pratiquent la sainte doctrine, en supportant tout, souffrances et labeurs, pour le salut de leur prochain. Car ils n’ont point d’autre moyen que celui-là, de me prouver l’amour qu’ils ont pour moi. Tout autre moyen que l’on pourrait imaginer, pour me témoigner de l’amour, reposerait sur ce moyen principal qui est la créature raisonnable. Comme je te l’ai dit ailleurs, tout le bien que l’on peut produire s’accomplit par l’intermédiaire du prochain, parce qu’on ne peut vraiment faire le bien que dans la charité, qui est l’amour de moi-même et du prochain. Tout ce qui est fait en dehors de la charité n’est pas vraiment un bien, quelque vertueux que soient par ailleurs les actes accomplis. De même aussi, d’ailleurs, l’on commet le mal, par l’intermédiaire du prochain, par le manque de charité.

Tu comprends par là que c’est par ce moyen que je leur ai déterminé, que mes serviteurs prouvent leur perfection et l’amour pur qu’ils ont pour moi, en s’employant sans relâche, et à travers toutes les souffrances, pour le salut du prochain. C’est pourquoi je les émonde par les tribulations, pour qu’ils produisent des fruits plus abondants et plus suaves. Le parfum de leur patience monte jusqu’à moi.

Quelle suavité et quelle douceur dans ce fruit i Et combien profitable à l’âme, qui porte ainsi la