de toutes ſes volontez : il ſe nommoit Arrogant. Elle luy donna la petite Princeſſe d’Armenie, luy commanda de luy attacher une pierre au col, & de la noyer, apprehendant que s’il la faiſoit mourir d’une autre maniere, on n’eût quelque marque de ſon trépas.
Arrogant ſe chargea volontiers d’une ſi cruelle commiſſion. Il prit Pretintin, & la mena prés d’un fleuve, il la poſa à terre pour chercher un caillou ; & les careſſes charmantes qu’elle luy faiſoit n’adoucirent point un naturel ſi ſanguinaire.
À peine fut-elle ſur le bord de l’eau qu’il s’éleva une eſpece d’orage avec un grand Tourbillon ; & quand Arrogant voulut prendre Pretintin pour la noyer, il ne la trouva plus ; & la chercha inutilement.
Il ſe flata que le vent l’auroit jettée dans le fleuve, & que le courant de l’eau l’auroit emportée.
Il retourna vers Uliciane, & luy dit qu’il avoit executé ſes ordres.
Cependant la petite Pretintin ſe trouva dans un Palais ſuperbe, où elle fut élevée juſqu’à l’âge de huit ans : mais Uli-