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ſur ſon Char pour faire ſa longue promenade.

Nirée ſuivit quelque temps le bord de la mer, & ne ſavoit que devenir, ſe voyant au bout de l’Orient, quand tout à coup il crut que le vent s’élevoit, & qu’un furieux Tourbillon paſſoit ſur ſa tête : mais l’air s’étant rendu calme dans un moment, il vit devant luy un fort beau jeune homme ; c’étoit Tourbillon, qui l’abordant avec un air ſoûriant, luy demanda des nouvelles de ſon pelerinage. Il luy apprit que c’étoit luy qui luy avoit envoyé ce joly Marmiton, qui l’avoit empêché de mourir de faim, & qu’Uliciane étant perſuadée qu’il étoit mort, ne penſoit plus du tout à luy.

Nirée, dont le naturel étoit fort beau, le remercia, & s’informa de ſon origine.

Tourbillon ſatisfit ſa curioſité, & le faiſant entrer dans ſon Palais, ils eurent le temps de s’entretenir & de devenir amis.

Tourbillon le divertit fort par le recit de ſes avantures galantes & de la varieté qu’il y avoit dans ſes amours, que ſa grande legereté rendoit paſſageres,