Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/154

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en homme qui peut tout : c’étoit un grand point.

Il alla ſans tarder faire ſes plaintes à la Fée Sublime, qui venoit d’être inſtruite par la Princeſſe Bleu de tout ce qui la regardoit : il ne la trouva pas diſpoſée à entrer dans ſes ſentimens. Ils ſe parlerent l’un & l’autre avec tant de chaleur, qu’enfin ils ſe quitterent, ſe broüillerent & ſe ſeparerent. Quand Thiphis avoit propoſé à la Fée de donner Bleu à Zelindor, elle s’étoit mocquée de luy, & luy avoit répondu que ſon fils n’étoit pas digne de pretendre à une perſonne de la perfection qu’étoit Bleu.

La broüillerie étant donc bien établie entr’eux, chacun retourna chez ſoy, & la Princeſſe Bleu renvoya ſon fidele Pelican au Prince Verd pour l’avertir de tout ce qui étoit arrivé, & luy marquer le lieu où il pourroit la Voir.

Ils ſe rendirent l’un & l’autre dans un bois de roſes muſcades, dont chaque arbre étoit environné de petits jaſſemins : un lieu ſi aimable ſembloit être fait pour ſervir à la felicite de ces Amans parfaits. Ils s’apperçurent chacun au