Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/183

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parce que la nature toute ſeule le rendit parfait, ſoit pour les charmes de la perſonne, ſoit pour les dons de l’ame & de l’eſprit.

Panpan brilla dans le monde dans un âge qui ne le ſeparoit pas encore de l’enfance. Il fut les delices de tous les yeux qui le regarderent, & il porta des deſirs de l’aimer dans tous les cœurs.

Comme il avoit un grand feu dans l’eſprit, qu’il étoit dans une Cour galante, ſa premiere jeuneſſe fut pleine d’impetuoſité. L’emportement de ſes ſens guida ſon cœur ; Il eut autant de Maîtreſſes qu’il vit de beautez. On ne luy foiſoit pas une longue reſiſtance.

Mais l’Amour n’étoit pas content de ces conquêtes frivoles, il vouloit faire un autre uſage d’un cœur ſur lequel il vouloit prendre de veritables droits.

La Princeſſe de l’Arabie heureuſe qui ſe nommoit Lantine, étoit née pour l’aſſujettir. Sa perſonne étoit ſi aimable & ſi gracieuſe, qu’on ne la pouvoit voir ſans ſentir des mouvemens qu’elle ſeule étoit capable d’inſpirer.

Sa taille n’étoit pas grande : mais elle étoit ſi aiſée, elle marchoit , elle danſoit avec tant de grace, qu’elle plaiſoit par toute ſon action. Ses yeux étoient