Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/198

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le forme & de ſa beauté merveilleuſe. Ne vous étonnez pas, pourſuivit-il, je puis changer auſſi ſouvent & auſſi promptement que les décorations de l’Opera. Vous étes donc plus qu’une Fée, luy répondit-elle. Bon, répart-il, leur ſcience eſt bien au deſſous de la mienne, mes enchantemens paſſent tous les autres enchantemens, je ſuis le ſeul veritable Magicien.

Il luy recita lors ce qu’il avoit fait en faveur de Panpan, & comme il le tenoit fraîchement au milieu des flammes. Voudriez-vous le venir trouver, pourſuivit-il ? Je ſuis gardée dans ces lieux d’une maniere trop exacte, luy répondit-elle, je n’en puis ſortir. Ne vous ay je pas dit, répliqua-t-il, que j’en ſay plus que perſonne, & que je puis renverſer tous les deſſeins du Seigneur du Roc affreux & de la Fée Abſoluë ? Mais la bienſeance ne veut pas que j’aille trouver le Prince de Sabée, réprit-elle, il ſeroit plus dans l’ordre de me l’amener. Eh bien, dit l’Amour, parez-vous & toutes vos Filles auſſi ; je viendray vous prendre dans deux heures, je veux vous donner une Fête galante, & j’y conduiray Panpan.