Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/208

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il le congedia, réſolu de quitter tout plûtôt que de ne ſe pas donner du paſſe-temps de pieces qu’il luy vouloit faire.

Le Seigneur du Roc affreux ſe retira, & il alla trouver la Fée Abſoluë : il luy conta le mauvais accüeil qu’il avoit reçû du Maître de tous les Sorciers : ils ſe trouverent bien empêchez à ſavoir ce qu’ils auroient à faire. Enfin ils ſe déterminerent, & jugerent que la maniere la plus ſimple ſeroit la meilleure pour tromper tout le monde & même l’Amour : de ſorte qu’ils donnerent leurs ordres pour s’en retourner à la Ville Capitale. Mais dés qu’ils furent arrivez ils tranſporterent la Princeſſe & quelques unes de ces Filles dans ce même Palais qu’ils venoient de quitter. Il y avoit des voûtes ſoûterraines d’une admirable beauté, & dont perſonne qu’eux n’avoit la connoiſſance ; les appartemens en étoient d’une magnificence extraordinaire. Ce fut la qu’on mit Lantine. L’Enchanteur prit ſon logement tout auprés du ſien, réſolu de la garder luy même. Rien n’eſt plus ſurveillant qu’un jaloux.

La Princeſſe fut un peu affligée de ſe trouver ainſi en ſi petite compagnie, & ſous le pouvoir de ſon perſecuteur : elle