Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/213

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C’eſt donc une Fille toute divine, s’écria la Princeſſe de l’Arabie heureuſe, & vous n’étes qu’un ſcelerat. C’eſt une grande merveille, que vous ne nous ayez pas conduits à nôtre perte Panpan & moy. Je vois bien qu’il y a un grand hazard aux choſes dont vous vous mêlez ; & quoyque je me trouve bien d’être legitimement au Prince de Sabée, il auroit mieux valu que cette affaire ſe fût faite ſans vôtre moyen.

Depuis que je vois cette Fille du Ciel, j’ay des lumieres qui ne s’étoient jamais preſentées à mon eſprit, & je ne conſeilleray jamais perſonne de ſe mettre ſous vôtre conduite.

Pour un heureux Amour ſous vôtre empire,
     On en voit mille malheureux ;
     On devroit abhorrer vos feux,
Ne les ſentir jamais, encore moins le dire,
Ils gâtent les eſprits, ils corrompent les mœurs :
On ne ſauroit ſentir de tranquilles bonheurs,
    Tant qu’on eſt chargé de vos chaînes.