Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/230

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Je meurs pour un moment que j’en ſuis ſeparé.
Peiguez-luy mon ardeur, & ma peine diſcrette.
    Helas ! je ſuis preſque aſſuré
    Qu’une paſſion ſi parfaite
Ne ſe fait point ſentir à ſon cœur endurci.
    Je ſerois content ſi Lirette
Pouvoit un jour avoir un ſemblable ſoucy.

Quelles paroles, s’écria la Bonne Femme ! quelles expreſſions ! La ſimple amitié ne s’explique pas avec tant de feu. Et arrêtant le Fan qui luy vint lécher la main, elle détacha ſon papier, elle l’ouvrit, & y trouva ces paroles.


BILLET.

Le jour s’en va finir, & vous chaſſez encore ;
    Revenez, aimable Finfin,
    Vous étes parti ce matin
    Avant le lever de l’aurore :
Quelle abſence, bon Dieu ! n’a-t-elle point de fin ?

Voilà comme l’on faiſoit quand j’étois dans le monde, continua la Bonne Fem-