Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/234

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avec elle, & ce fut aſſez pour achever de s’enflammer pour Mirtis, ſelon que Finfin l’avoit demandé à ſa petite Amande.

Cependant les gens du Prince avoient été bien étonnez de ne le point voir. Ils avoient trouvé ſon cheval, & ils craingnoient que quelque accident funeſte ne luy fût arrivé. On le cherchoit par tout, & le méchant Roy qui étoit ſon pere, étoit dans une grande fureur de ce qu’on ne le trouvoit point. La Reine ſa mere qui étoit vertueuſe, & ſœur du Roy qu’il avoit fait cruellement mourir, étoit dans une douleur inconcevable de la perte de ſon fils.

Dans ſon extréme affliction elle envoya chercher ſecretement Madame Tu Tu, qui étoit ſon ancienne amie, mais qu’il y avoit long temps qu’elle n’avoit vûë, parce que ce Roy la haïſſoit, & luy avoit fait de ſanglantes pieces en une perſonne aimée.

Madame Tu Tu ſe rendit, ſans qu’on l’apperçût, dans le cabinet de la Reine. Aprés qu’elles ſe furent bien embraſſées, car il n’y a pas une grande difference d’une Fée à une Reine, ayant preſque le même pouvoir, la Fée Tu Tu luy dit