Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/38

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qui étes le favori de cette malheureuſe Feé, continua t-elle ; eſt ce avec ce beau titre que je vous vois ? N’en doutez point, lui répondit-il, & nous luy devrons la fin de nos peines & nôtre bonne fortune.

Alors il luy conta qu’au deſeſpoir de ſon enlevement il étoit allé trouver un Sage, qui lui avoit appris où elle étoit, & qu’il ne la recouvreroit jamais qu’au Royaume des Fées, qu’il luy avoit donné le moyen de le trouver, mais qu’il avoit été arrêté d’abord par cette cruelle Fée, qui étoit devenuë amoureuſe de luy ; que ſuivant le conſeil de ſon Sage il l’avoit amuſée, & que par ſa douceur il s’étoit ſi bien rendu le maître de ſon eſprit, qu’il gardoit tous ſes treſors, & qu’il étoit miniſtre de toutes ſes volontez, qu’elle venoit de partir pour un voyage de ſix mille lieuës, qu’elle ne reviendroit de douze jours, qu’ainſi il ſe falloit ſauver, qu’il alloit dans ſon cabinet prendre une partie de la pierre de l’Anneau de Gigés, qu’elle le mettroit ſur elle, qu’ainſi étant inviſible elle paſſeroit par tout, que pour luy il pouvoit ſe montrer librement ; n’oubliez pas, luy dit-elle, le fard de jeuneſſe. J’en veux