Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/46

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de quelque bête, brûlez là ; les Aſtres nos amis feront le reſte. Adieu.

Plus belle que Fée auroit bien voulu recevoir une plus ample  : mais voyant qu’il n’y avoit plus de remede, elle poſa devant elle la baguette qui luy montra le chemin. Elle marcha prés de deux heures aſſez ennuyeé de ne faire que cela. Elle s’arrêta enfin, & effectivement elle apperçût un grand amas de feûilles ſeches, auquelles elle ne manqua pas de mettre le feu. La clarté fut bien-tôt ſi grande, qu’elle put remarquer une aſſez haute Montagne, où elle apperçût une ouverture à demy cachée par des broſſailes, elle les écarte avec ſa baguette, & entra dans un lieu obſcur, mais un peu aprés elle ſe trouva dans un grand Salon, orné d’une admirable Architecture, éclairé de pluſieurs lumieres ; mais ce qui la frappa de quelque étonnement, ce fut de voir les peaux de pluſieurs bêtes ſauvages & terribles, penduës à des crochets d’or, qu’elle prit d’abord pour les bêtes mêmes. Elle détourna ſes yeux avec quelque horreur, & les arrêta ſur le milieu du Salon ; où il y avoit un beau palmier, & ſur une de ſes branches la peau de la Biche aux pieds d’argent.