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haut de la Tour, où il y avoit une ſeule fenêtre ; & aprés l’avoir établie dans cette charmante ſolitude, elle deſcendit par cette fenêtre, & s’en retourna chez elle.

Perſinette ſe divertit à cent choſes differentes dés qu’elle fut ſeule. Quand elle n’auroit fait que foüiller dans ſes caſſettes, c’étoit une aſſez grande occupation ; combien de gens en voudroient avoir une ſemblable :

La vûë de la fenêtre de la Tour était la plus belle vûë du monde, car on voyoit la mer d’un côté, & de l’autre cette vaſte forêt ; ces deux objets étoient ſinguliers & charmans. Perſinette avoit la voix divine, elle ſe plaiſoit fort à chanter, & c’étoit ſouvent ſon divertiſſement, ſur tout aux heures qu’elle attendoit la Fée. Elle la venoit voir fort ſouvent ; & quand elle étoit au bas de la Tour ; elle avoit accoûtumé de dire : Perſinette, deſcendez vos cheveux, que je monte.

C’étoit une des grandes beautez de Perſinette que ſes cheveux, qui avoient trente aunes de longueur ſans l’incommoder : ils étoient blonds comme fin or, cordonnez avec des rubans de tou-