Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




Je suis la voix de ta création. Je suis la voix des choses muettes. Les étoiles, les plantes, les diamants, tout ce qui vit silencieux pour t’exalter a pris ma voix. Je suis la parole du désert ; c’est par moi qu’il te glorifie. Je suis la voix de tout ce qui aime, le sonore écho de toutes les joies. Et je suis aussi, ô Allah ! je suis la plainte de ce qui souffre.




Allah est ivre de lumière : enivre-toi, ô ma pensée !

Allah est ivre, ivre d’amour : enivre-toi, ô ma pensée !

Allah est ivre : dans sa pensée ivre flotte le rêve de l’infini ; aime sans fin, rêve sans fin, ô ma pensée ! sois toujours ivre !