Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/148

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aurores ni les crépuscules ; j’étais déjà, j’aimais déjà.

Quand la première terre, toute saignante, surgit de l’immensité des flots, j’étais le soleil, j’essuyai ses larmes, et la couvris de mes baisers.




L’océan des mondes roule ses flots sous les lumières d’or ou d’argent que répand mon âme : et ce que vous appelez la beauté n’est que la lueur de ma présence.




Un sang pâle coule dans les lis, un sang rouge coule dans tes veines, un sang d’or brûle dans le soleil : et c’est