Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/150

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Ô Dschelaleddin, je n’ai créé les mondes que pour m’en donner l’illusion. Ton âme est une étincelle de mon âme, ta pensée est née de ma Pensée. Crée donc aussi, Dschelaleddin, crée et rêve, comme j’ai rêvé…

Les mondes et les âmes flottent dans ton sein. Déroule les poëmes qui dorment enveloppés dans le silence de tes rêves. Je t’ai donné la puissance créatrice et le rhythme, cette magie à laquelle j’ai soumis les cieux. Crée et chante ; aime sans fin, je viens me souvenir en toi…

Ô miroir pur de mon néant, je viens me refléter en toi !